Des sessions de renforcement des capacités ont démarré ce jeudi 30 octobre 2025 à Conakry pour les responsables d’associations de presse et les commissaires de la Haute Autorité de la Communication (HAC). L’objectif est de les outiller sur leurs rôles et responsabilités dans la lutte contre les discours de haine et l’incitation à la violence. Ce projet, financé par le Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix, vise à apaiser le climat électoral en Guinée.
S’inscrivant dans un projet plus large de promotion des droits de l’homme, cet atelier met en lumière le rôle crucial des médias en période électorale. Boubacar Yacine Diallo, président de la HAC, a souligné l’importance de cette initiative, notamment à l’approche de la présidentielle de décembre 2025.
« La lutte contre les discours de haine et les actes de violence », a-t-il déclaré, est un thème « bien approprié ». Il a rappelé que les élections constituent « très généralement des moments de tensions politiques avec parfois des préjudices incommensurables », ajoutant que « l’histoire politique de la Guinée l’atteste que des élections ont été émaillées d’incidents parfois dus aux discours de haine et à l’incitation à la violence ». Il a également appelé les journalistes à devenir de « véritables gardiens de la paix ».
Un engagement ferme des professionnels des médias
Prenant la parole au nom des associations de médias présentes, Aboubacar Camara, président de l’URTELGUI, a salué cette initiative, la jugeant « d’une grande importance ». Il a rappelé que « les médias jouent un rôle crucial dans la construction de notre société et à la promotion de la paix et de la cohésion sociale ».
En s’adressant aux participants, M. Camara a mentionné les deux volets de la formation :
« Le « Rôle et responsabilités des médias et acteurs de la communication dans la lutte contre les discours de haine » ».La « « Spécificité des discours haineux envers les femmes : cadre juridique et bonnes pratiques » ».

Il a ensuite dénoncé les effets dévastateurs des discours de haine sur les individus et les communautés, qui peuvent « inciter à la violence, renforcer les stéréotypes et les préjugés, et créer un climat de peur et d’intolérance ». C’est pourquoi, a-t-il ajouté, « il est essentiel que nous travaillions ensemble pour prévenir et combattre les discours haineux dans les médias ».
Il a conclu son intervention en réaffirmant l’engagement des professionnels des médias : « Les associations professionnelles de médias que je représente aujourd’hui sont conscientes de leur responsabilité dans la lutte contre les discours haineux ». Il a assuré que les associations s’engagent à « promouvoir un journalisme responsable et éthique, qui respecte la dignité et les droits de tous les individus », et à « sensibiliser nos membres aux dangers des discours haineux et à les encourager à adopter des pratiques éditoriales responsables ».
Amara Morgan pour Kabakonews.com